Page:Turgot - Œuvres de Turgot, éd. Eugène Daire, II.djvu/479

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tion des études et des exercices capables de former les meilleurs sujets dans cette partie essentielle de l’art de guérir, le roi notre aïeul, ne voulant rien laissera désirer pour la perfection des divers établissements qu’il avait ordonnés en faveur de la chirurgie et des chirurgiens, s’était aussi déterminé à transférer le chef-lieu des écoles et de l’Académie royale de chirurgie de Paris dans un lieu plus spacieux, où les maîtres et les étudiants pussent suivre avec plus d’ordre et de tranquillité les différents exercices qui y ont été établis… Cet édifice, commencé sous son règne, nous a paru d’une utilité si sensible pour le bien de nos sujets, que non-seulement nous nous sommes empressé d’en ordonner la continuation dès notre avènement au trône, mais que nous avons voulu même en poser la première pierre, qui deviendra le premier monument et un témoignage toujours subsistant de l’engagement que nous avons pris, et que nous renouvellerons toujours avec satisfaction, de concourir en tout ce qui dépendra de nous au soulagement de l’humanité… Et pour contribuer de notre part à rendre cet établissement plus parfait en joignant la pratique à la théorie, nous avons jugé à propos d’y fonder, avec un nouveau professeur de chimie chirurgicale, un hospice de quelques lits destinés à recevoir différents malades indigents, attaqués de maladies chirurgicales extraordinaires, qui ne pourraient se procurer ailleurs les secours de l’art aussi utilement que dans le centre de la chirurgie, et à portée d’être chaque jour aidés des lumières et de l’expérience des professeurs et autres grands maîtres qui s’y rendent pour leurs différents exercices. Sur quoi voulant plus particulièrement expliquer nos intentions, et à ces causes, nous avons, par le présent édit, statué et ordonné, voulons et nous plaît ce qui suit :

Art. Ier. Nous avons fondé, établi et érigé ; fondons, établissons et érigeons dans les nouvelles écoles de chirurgie de Paris un hospice de six lits, dans lequel seront reçus autant de malades indigents de l’un ou de l’autre sexe, attaqués de maladies chirurgicales graves et extraordinaires, dont le traitement long et dispendieux ne pourrait être suivi dans les hôpitaux. Défendons, sous quelque prétexte que ce puisse être, d’y recevoir et admettre aucuns malades attaqués de maladies ordinaires, et dont le traitement est suffisamment connu.

II. Seront lesdits malades reçus audit hospice sur l’avis de notre premier chirurgien, par délibération du bureau d’administration du Collège et Académie royale de chirurgie, établi par lettres-patentes du 24 novembre 1769, auquel bureau nous attribuons toute connaissance des comptes, revenus, dé-