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AUTRE PLAN DU DISCOURS
SUR LES PROGRÈS ET LES DIVERSES ÉPOQUES DE DÉCADENCE DES SCIENCES ET DES ARTS[1].

1o De la distribution du génie et des talents sur la masse des hommes.

2o De l’influence des langues sur le génie des peuples. De la grossièreté des premières langues, et des premiers progrès des hommes. Origine de la poésie, invention de l’écriture.

3o Commencement des sciences en Orient et en Égypte. Mœurs des Orientaux. Enthousiasme de leur éloquence et de leur poésie, commun à tous les peuples grossiers. Leurs découvertes en astronomie. Architecture des Égyptiens. Va mot des Juifs.

4o Commencement des Chinois, leurs progrès. Ils s’arrêtent bientôt, et pourquoi. Leurs sciences sont concentrées dans leur pays. Raison de cette particularité.

5o Barbarie du reste des hommes dans le même temps. Premiers voyages d’Hercule et des Phéniciens sur les côtes de la Méditerranée. Leur mélange avec les anciens habitants de la Grèce. Formation de la langue et de la nation grecques quelque temps avant la guerre de Troie.

6o Richesse de la langue grecque. Caractère de la poésie tiré de la nature de cette langue. Pourquoi elle n’a pas tout l’enthousiasme des Orientaux. Sa perfection sous Homère, environ trois siècles après la guerre de Troie.

7o Constitution particulière de la nation grecque. Son étendue : la petitesse des États dont elle était composée. Leur union, leurs divisions. Des métropoles et des colonies. Des jeux publics. Substitution du gouvernement républicain au monarchique facile dans les petits États, effectuée dans la plupart des villes de la Grèce. Langueur de cette nation dans le cours de ces révolutions, quelques siècles après Homère.

8o Révolutions dans la grande Asie. Le commerce des Phéniciens tombe par les progrès de la Grèce qui parvient à se passer d’eux, et par la fondation de Carthage, qui porte en Afrique les mœurs et les sciences de l’Orient. Conquêtes des Assyriens. État florissant de Babylone. Leur chute. Progrès successifs des Mèdes et des Perses. Différences de ces nations d’avec les nations chaldéennes et syriennes. Sciences des Perses. Du magisme. Les Perses engloutissent les États des Assyriens, des Égyptiens et des rois de l’Asie Mineure ; ils s’approchent de la Grèce, soumettent les villes de l’Ionie. Langueur des arts dans ces villes pendant ce temps. Ils passent en Europe. Leurs guerres avec les Grecs en attirent plusieurs à leur cour. Révoltes fréquentes des Égyptiens, soutenues par les Grecs. Commerce ouvert entre les nations.

9o Commencement de la philosophie en Grèce. Thaïes et la secte ionique. Voyages des Grecs en Égypte. Législateurs des républiques. Lycurgue, Solon, Pisistrate, ses soins pour les progrès des lettres. Pythagore, défaut de sa phi-

  1. Lorsque M. Turgot entra dans la magistrature, il sentit que le temps lui manquerait pour exécuter, dans les grandes proportions qu’il avait conçues, son projet d’histoire universelle. Il crut devoir le restreindre à celle des progrès successifs des sciences et des arts, et de leurs vicissitudes, dont la première idée se trouvait dans un de ses Discours en Sorbonne.

    Sans renoncer à l’usage des matériaux qu’il avait rassemblés, il resserra son plan général.

    Il avait vingt-cinq ans quand il le rédigea de nouveau dans la forme suivante. (Note de Dupont de Nemours.)