Page:Twain - Un pari de milliardaires, et autres nouvelles.djvu/115

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C’était précisément ce que j’allais dire. Et cependant, jusqu’alors, ni Georges ni les allumettes ne m’étaient venus à l’esprit depuis trois mois ; d’autre part il est certain que cette partie de phrase que j’allais énoncer n’avait aucun rapport avec ce que je devais dire ensuite.

Ma mère (elle vivait encore lorsque ces lignes furent écrites) descend du plus jeune des frères Lambton qui se sont établis ici voilà bien des années. La tradition raconte que l’aîné hérita d’une grande propriété anglaise (érigée depuis en comté) et qu’il mourut. C’est ce qui est toujours arrivé dans ma famille. Ils meurent tous tandis qu’ils pourraient faire quelque chose d’utile sans être obligés de travailler. Les deux Lambtons laissèrent beaucoup de petits Lambtons derrière eux ; et lorsque enfin, il y a une cinquantaine d’années, la propriété anglaise fut érigée en comté, la nombreuse tribu des Lambtons américains (c’est-à-dire les descendants de l’aîné) commença à s’agiter. Depuis cette époque ces descendants se démènent inutilement pour arriver à faire valoir leurs droits. Le véritable comte actuel — je veux dire l’Américain — m’écrivait de temps en temps et essayait de m’intéresser à cette question brûlante de titres et de propriété, en m’offrant une part de son futur butin ; mais j’ai