Page:Twain - Un pari de milliardaires, et autres nouvelles.djvu/154

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Il réfléchit un moment, me regarda en dessous, puis me dit :

— Un de vos ancêtres ? Êtes-vous sûr que ce n’est pas vous-même. Car de tous les vieux débris que j’ai jamais… Enfin, passons ! Qu’attendez-vous là depuis si longtemps ?

— D’abord, je n’attends pas depuis si longtemps, répondis-je. J’ai attendu quinze minutes qu’ils aient été chercher un gant et un livre qu’ils avaient oubliés.

Et puis je lui expliquai qui j’étais venu chercher.

Il fut plein d’obligeance, et commença à interpeller les rangées d’épaules et de têtes qui émergeaient des fenêtres au-dessus de nous. Alors du 5e étage une femme se prit à glapir :

— Oh ! ces gens-là… mais je leur ai cherché une voiture et il y a beau temps qu’ils ont déguerpi ! Ils sont même partis à 8 heures 1/2 !

C’était très vexant. Je regardai ma montre sans répliquer. L’agent me dit :

— Il est midi moins le quart, savez-vous. Il aurait fallu mieux vous informer. Vous avez dormi là trois quarts d’heure en plein soleil !… Vous devez être sec comme un hareng… C’est épatant ! Et vous allez probablement manquer votre train. Décidément, vous m’intéressez beaucoup. Que faites-vous, de votre métier ?…