Page:Twain - Un pari de milliardaires, et autres nouvelles.djvu/19

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qu’ils reviendraient au moment voulu et attendraient votre visite.

Après cela je n’avais plus qu’à m’en aller. Quelle énigme que tout cela ! Il y avait de quoi en perdre la tête. Ils ont dit qu’ils seraient là au moment voulu ! Que veulent-ils dire par là ? Peut-être leur lettre me l’expliquera-t-elle ; c’est vrai j’ai oublié de la lire.

Je la sortis de ma poche et lus ce qui suit :

Vous m’avez l’air d’un homme honnête et intelligent ; vous êtes certainement un étranger dénué de ressources. Vous trouverez inclus une certaine somme. Je vous la prête pour un mois, sans intérêt. Revenez ici après trente jours. J’ai engagé un pari à votre sujet. Si je le gagne, je vous procurerai la plus belle position qu’il sera en mon pouvoir de vous donner ; il suffira pour cela que vous sachiez vous acquitter de vos fonctions.

Cette lettre ne portait ni signature, ni adresse, ni date. C’était pour moi une énigme indéchiffrable ; je n’y voyais que du bleu. Je n’avais pas la moindre idée de la tournure que prendrait cette plaisanterie, et me demandais si on me voulait du bien ou du mal. Je m’écartai dans un parc voisin et m’assis sur un banc pour méditer sur ma situation.

Après une heure de réflexion, je n’étais pas plus avancé qu’avant.