Page:Twain - Un pari de milliardaires, et autres nouvelles.djvu/35

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— À la fin du mois.

— Comment, il me faudra encore attendre plus de quinze jours ? C’est une dure épreuve pour ma curiosité. Voyons, promettez-moi votre récit pour dans huit jours.

— Impossible. Vous verrez pourquoi. Mais à propos, comment vont vos affaires ?

Sa physionomie changea en un clin d’œil et il me dit avec un profond soupir :

— Vous étiez un vrai prophète, Hal, un vrai prophète. Si seulement je n’étais pas venu ici ! J’aime mieux me taire à ce sujet, voyez-vous.

— Au contraire, confiez-moi votre déception. Venez chez moi ce soir, après cette réception, et racontez-moi ce qui vous arrive.

— Vraiment ? Vous croyez ? et ce disant ses yeux se remplirent de larmes.

— Oui, je veux que vous ne me cachiez rien.

— Ah ! merci. Je trouve donc encore une âme compatissante, un cœur généreux qui s’intéresse à mes affaires ! Je devrais vous remercier à genoux.

Il saisit ma main et la pressa fortement.

Il paraissait tout réconforté et décidé à être très gai pendant le dîner ; ce dernier se fit attendre. Il arriva ce qui est inévitable avec ce déplorable et navrant système anglais qui fait passer avant tout