Page:Twain - Un pari de milliardaires, et autres nouvelles.djvu/40

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Elle parut pourtant un peu préoccupée et me demanda si je ne me trompais pas, et si j’étais bien sûr du chiffre des appointements que je devais toucher la première année. Cette question, quoique pleine de bon sens, me donna un peu à réfléchir sur ma situation, mais elle me suggéra en même temps cette heureuse réponse :

— Portia, ma chère Portia, consentiriez-vous à m’accompagner le jour où je dois avoir un entretien avec mes deux bienfaiteurs ?

Elle hésita un instant, puis me répondit :

— Pourquoi pas, si ma présence doit vous encourager ou vous servir en quoi que ce soit. Cependant, ce ne serait peut-être pas très convenable, qu’en dites-vous ?

— C’est bien mon avis, au fond : mais voyez-vous, cette entrevue doit avoir une telle importance pour notre avenir, que…

— Entendu, j’irai avec vous ; tant pis pour le « qu’en dira-t-on ? », me répondit-elle, dans un élan sublime d’enthousiasme. Je serais si heureuse de vous rendre service !

— Me rendre service, ma chérie ? Mais c’est vous qui jouerez le rôle principal dans cette entrevue. Vous êtes si jolie, si délicieuse, si captivante, que votre seule présence va faire doubler mes appoin-