Page:Twain - Un pari de milliardaires, et autres nouvelles.djvu/44

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— Ce qui me passe par la tête ? la plus délicieuse jeune fille que j’aie jamais vue ; et, qui plus est, son cœur m’appartient.

En entendant cette révélation, il bondit sur moi, me prit les mains et les secoua à me rompre les os ; cette fois, il me pardonna de n’avoir pas écouté son histoire pendant que nous cheminions ensemble.

En brave ami résigné qu’il était, il s’assit et en recommença le récit ; voici en deux mots l’exposé de ses vicissitudes :

Il était venu en Angleterre pour lancer une affaire qu’il croyait excellente : il s’agissait de placer des actions et pour le compte des propriétaires de la mine connue sous le nom de Gould Curry Extension. Ces actions représentaient un capital d’un million de dollars ; tout ce qu’il obtiendrait en plus serait du boni pour lui et lui appartiendrait.

En se donnant un mal énorme, en jouant de tous les expédients honnêtes et malhonnêtes, il avait dépensé tout ce qu’il possédait sans pouvoir trouver un seul capitaliste décidé à accueillir ses propositions. Et pour comble de malheur il lui faudrait rendre compte de sa mission à la fin du mois. Il était bel et bien ruiné !

Tout d’un coup il se mit à sauter en l’air et me cria :