Page:Twain - Un pari de milliardaires, et autres nouvelles.djvu/52

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ne connaissant pas ma parenté, comme quoi la combinaison de mon père et de l’oncle Abel vous mettait dans un pétrin complet ?

À ces mots, je parlai sans détours, bien décidé que j’étais à frapper droit au but :

— Maintenant, mon cher Monsieur, permettez-moi de retirer ce que je viens de dire. Il y a une situation que j’accepte de vous immédiatement.

— Laquelle ?

— Celle de votre gendre.

— Parfait, parfait. Mais je dois vous faire remarquer que, n’ayant jamais rempli les fonctions de gendre, vous allez vous trouver très embarrassé pour me fournir des certificats « ad hoc ».

— Cela ne fait rien ; prenez-moi à l’essai, je vous en conjure ; ne fût-ce que pour trente ou quarante ans. Si après cela je…

— Eh bien soit ! C’est entendu. Je vous accorde cette petite faveur. Emmenez Portia ; elle est à vous.

Inutile de me demander si nous étions heureux ! Portia et moi, nous nous sentions transportés au sixième ciel. Quand Londres eut vent de mon histoire, un jour ou deux plus tard, et qu’on connut mes pérégrinations avec le fameux billet de banque, vous devinez d’avance si la fin de mon aven-