Page:Twain - Un pari de milliardaires, et autres nouvelles.djvu/57

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neuf milles ; je ne partage pas cet avis, car j’ai fait constamment le trajet en moins de trois heures, et le général Hawley prétend même l’avoir parcouru en deux heures et quart.

Je me suis donc permis d’écrire à Votre Majesté, bien que je n’aie pas l’honneur de la connaître personnellement, et j’ose espérer que, dans une circonstance comme celle-ci, Votre Majesté voudra bien m’excuser d’implorer son appui en m’adressant au chef de la famille royale. J’ai déjà eu l’honneur de rencontrer le Prince de Galles en 1873, dans une circonstance des plus imprévues :

C’était dans Oxford Street, au coin de Regent Circus ; le Prince descendait la rue à la tête d’une procession, tandis que je la remontais en sens contraire, sur l’impériale d’un omnibus. Le prince a certainement dû me remarquer, car je portais un pardessus gris à pattes, et j’étais presque seul dans l’omnibus. Quant à moi, je me souviens de cette rencontre comme si j’avais vu passer la comète.

Le prince paraissait très gai et satisfait de vivre. Le contraire serait d’ailleurs surprenant.

Un jour, j’allai rendre visite à Votre Majesté, mais Elle était sortie. Cela n’a pas d’importance, et peut arriver à tout le monde.

Il me semble que je me suis un peu éloigné de