Page:Twain - Un pari de milliardaires, et autres nouvelles.djvu/85

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Au centre et sur les côtés, on avait monté une estrade haute et richement décorée, de vingt-cinq ou trente pieds de long, que surmontait une grande table à laquelle prirent place les six principaux organisateurs du banquet ; ils portaient des costumes du moyen-âge représentant leurs différentes corporations.

Derrière ces jeunes gens une bande de musiciens étaient dissimulés. En bas, juste devant l’estrade, une demi-douzaine de tables ornées se distinguaient des autres qu’on avait laissées libres ; la plus centrale de ces dernières était réservée aux deux héros de la fête, et aux vingt professeurs les plus éminents de l’Université de Berlin ; les autres tables ornées étaient destinées à une centaine de professeurs plus modestes.

J’eus l’honneur d’être admis à la table des deux héros de la fête, quoique mon érudition ne me donnât aucun droit à cette insigne faveur. Certes, j’éprouvais un plaisir étrange à me trouver en pareille compagnie et à m’associer ainsi à vingt-trois savants qui peuvent se permettre d’oublier en un jour plus de choses que je n’en pourrais apprendre durant toute ma vie. Cependant je ne me trouvai nullement embarrassé, car un homme instruit et un ignorant se ressemblent terri-