Page:Twain - Un pari de milliardaires, et autres nouvelles.djvu/90

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voyantes et les sabres au clair de la garde d’honneur qui formaient la haie au passage de chaque invité.

Les chants étaient très poignants ; l’exubérance de ces jeunes poitrines, le bruit des sabres, le choc des verres à bière impressionnaient fortement l’assistance. Je croyais pourtant que le délire de cette assemblée avait atteint son maximum, mais j’eus une nouvelle surprise lorsque le dernier invité de haute marque eut pris possession de sa place ; de nouveau les trois appels du clairon se firent entendre et les sabres furent tirés de leurs fourreaux.

Qui pouvait bien être ce dernier arrivant ?

Les yeux des assistants se tournèrent instinctivement vers l’entrée : à ce moment la garde d’honneur, dans son uniforme brillant et le sabre au clair, se fraya un chemin à travers la foule. Puis, nous vîmes au fond de la salle tous les étudiants se lever comme un seul homme, comme un flot puissant de la marée, à mesure que la garde avançait. Jamais pareil honneur n’avait été rendu à personne.

Un murmure parcourut notre table : — C’est Mommsen ! — et toute la salle se leva, criant, piétinant, applaudissant, entrechoquant les verres : c’était un véritable ouragan. Le petit homme au