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Page:Uhland - Poésies, 1866, trad. Demouceaux et Kaltschmidt.djvu/10

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INTRODUCTION

LOUIS UHLAND, SA VIE ET SES ŒUVRES

Le poëte allemand dont les œuvres sont rassemblées ici pour la première fois dans une traduction française n’était pas un inconnu parmi nous. Le nom de Louis Uhland a retenti plus d’une fois dans la patrie de Lamartine. Tantôt, au lendemain de juillet 1830, c’était l’ardent publiciste Louis Boerne, l’auteur des Briefe aus Paris, qui, pour mieux recommander à la France le chantre des libertés germaniques, nous en parlait dans la langue même de notre pays et nous le présentait, avec plus de zèle que de vérité, comme le Béranger de l’Allemagne. Tantôt, c’étaient de poétiques artistes qui lui empruntaient un lied, une ballade, un drame en quelques strophes, le Brigand par exemple, ou la Fille de l’hôtesse, et s’essayaient à reproduire l’expressive simplicité de l’original. Ajoutez à cela que d’habiles écrivains avaient parlé d’Uhland avec amour, qu’on avait, selon les circonstances, interrogé le citoyen et le poëte, que son nom discrètement répandu éveillait le respect autant que la sympathie, et qu’à la nouvelle de sa mort une plume excellente avait aussitôt dessiné cette modeste et noble figure à la première page du Journal des Débats[1].

  1. L’article auquel je fais allusion est de M. J. J. Weiss. (Voy. les Débats du 15 novembre 1862)