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Page:Ujfalvy - La Hongrie, son histoire, sa langue et sa littérature.djvu/78

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rature prend naissance. La langue latine occupe d'abord la première place, le clergé et la noblesse ne s'expriment que dans cette langue, et le magyare paraît être relégué dans l'oubli. Mais le peuple, qui chérit la langue de ses pères, venue des steppes de l'Asie, la conserve et s'y attache avec cette tenacité propre aux Magyares. Les chants populaires, qui exhalent un charme mélancolique tout particulier, se transmettent de génération en génération, et le XVIe siècle apporte avec la réforme un élan dans la poésie nationale, qui s'épanouit dans toute sa superbe beauté. Une littérature magyare est créée, littérature pleine de séve et d'un développement abondant et riche. Mais la langue nationale étant considérée comme la source de l'hérésie et de la sédition, cette littérature est étouffée dans son germe, et de 1702 à 1780, nous assistons aux siècles d'or des écrivains latins. Avec le règne de Joseph II et la révolution française commence une nouvelle période pour la littérature hongroise. Plus puissante que la première, de grands poètes surgissent et se rendent dignes de gloire et d'immortalité. Les revers de 1848 parviennent à ralen-