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Les romans trouvèrent naturellement aussi de nombreux et zélés vulgarisateurs. Le baron Josika imita quelque peu la manière de Walter Scott, le baron Kemény celle des romanciers allemands, et Kuthy, Nagy et Pâlffy rappellent Eugène Sue.

Le baron Eötvös est le premier pour son style varié et original. Dans le Notaire du Village, il nous retrace une fidèle image de son pays et nous initie sous une forme simple et sans aucune recherche aux aventures poignantes qui se passent quelquefois sous un toit couvert de chaume situé dans les plaines reculées de la Hongrie orientale.

La comédie est cultivée également avec succès par le baron Eötvös et Obernyik ; le drame trouve ses interprètes dans Gáál, Vörösmarty et Ladislas Teleky. Mais le fécond Sziglegeti, qui règne presque en maître absolu sur la scène magyare, rappelle en quelque sorte le célèbre Lope de Vega qui étonna son siècle par son talent et sa prodigieuse fécondité. Quelques-unes des pièces de Sziglegeti rappellent par leur élégance et leur grâce les proverbes d'Alfred de Musset et les comédies de Scribe, Sardou et Delphine Gay. Le dialogue est