Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/120

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Mchiri, chef du Katannga[1] avait réuni autour de lui plusieurs de ses compatriotes[2] et des traitants de la côte Orientale ; il s’était procuré des armes à feu et se livrait à la chasse des nègres. Verney Hovett Cameron prétend que des Portugais lui servaient d’auxiliaires[3]. Au retour, le butin humain était partagé en proportion du nombre des fusils fournis parles associés. Les esclaves étaient ensuite conduits à la côte près de Benguéla et embarqués pour l’Amérique du Rud.

Non loin des grandes chutes de Karuma, au Mkidi, le roi Kamrasi, après une expédition, fit décapiter et jeter dans la Kafu, affluent du Nil Blanc une centaine de prisonniers[4].

Schweinfurth fait ainsi le portrait des négriers qu’il trouva chez Zîber, sur le Ngokkou, affluent du Mong[5] : « Ces brocanteurs de chair humaine, sales et déguenillés, accroupis dans tous les endroits libres et veillant sur leur butin comme les vautours sur un chameau tombé au désert ; le son aigu de leurs voix

  1. Au sud-est de l’Ouroua et du lac Kassali ou Kikoudja.
  2. Des Voua Kalagannza, principale tribu de l’Ounyamouèzi, à l’est du lac Tanganyika.
  3. Op. cit.
  4. Speke et Grant, les sources du Nil. Tour du Monde, 1864, 1er semestre, p. 274-384.
  5. Affluent du Nil Blanc.