Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/155

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froyable quantité d’existences sacrifiées par ce trafic maudit[1]. »

Verney Hovett Cameron, n’est pas moins formel :

« Les deux marches suivantes, dit-il, nous firent traverser un pays fertile où avaient existé de nombreux villages, que des bandes, appartenant à Kassongo[2] et, disait-on, à des Portugais, avaient détruits récemment. Les habitants avaient été pris comme esclaves, les bananiers et les élaïs abattus, les champs dévastés.

« Nous vîmes ensuite, au milieu d’une grande plaine, quelques huttes, dont les occupants étaient employés à fabriquer du sel. La plaine était une propriété privée de Kassongo, les occupants des cabanes étaient les esclaves de celui-ci[3] : »

Caméron se rend de Kilemba[4] à Totela, en compagnie de traitants Portugais : « J’arrivais, dit-il, exaspéré du traitement que, pendant toute la course, j’avais vu infliger aux malheureux

  1. Op. cit.
  2. Chef suprême de l’Ouroua, sur la rive gauche de la Louapoula, cours supérieur du Congo, à l’ouest du lac Moéro.
  3. Op. cit.
  4. Dans l’Ouroua proprement dit, au nord-est du lac Kassali et de la Loualaba (Haut Congo).