Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/158

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commises par des gens qui portent son drapeau et se vantent d’être ses sujets !

« Pour obtenir les cinquante femmes dont Coimbra se disait propriétaire, dix villages avaient été détruits, dix villages ayant chacun cent à deux cents âmes ! un total de quinze cents habitants ! Quelques-uns avaient pu s’échapper : mais la plupart, presque tous, avaient péri dans les flammes, été tués en défendant leurs familles ou étaient morts de faim dans la jungle, à moins que les bêtes de proie n’eussent terminé plus promptement leurs souffrances. »

Cameron assiste pendant deux heures, au défilé de la caravane des Portugais Alvez et Coimbra :

« Femmes et enfants avançaient, pliant sous leurs charges et les pieds déchirés, poussés par leurs maîtres, qui les frappaient dès que la marche venait à se ralentir.

« On arriva au camp, loin de se reposer, les malheureuses furent obligées d’aller chercher de l’eau et du bois, de faire la cuisine et de construire des huttes pour leurs propriétaires. Celles qui parvinrent à se composer une sorte d’abri avant la nuit close furent bien favorisées.

« La perte de travail qui résulte de l’enchaî-