Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/190

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les péchés de la nation et rendre les dieux propices. »

Les maris ont droit de vie et de mort sur leurs femmes. Lorsqu’elles ont cessé de plaire et ne peuvent plus avoir d’enfants, au lieu de les vendre comme esclaves ainsi que certains peuples le font, ils les tuent cyniquement et vont jusqu’à se raser la tête en signe de deuil, puis en épousent une autre !

Les grands chefs portent souvent un couteau à la jarretière, c’est le couteau du sang. Il ne rentre jamais dans sa gaine avant que le condamné ait cessé de vivre.

« C’est, conclut l’amiral, le superlatif du droit de vie et de mort. »

Il était encore, dernièrement, d’usage chez les Ngillems, d’enterrer tout vivants, à côté du chef mort et pour l’émoucher, un jeune garçon de douze à quatorze ans et une jeune fille à peine nubile[1].

Les peuples du Niger, comme les Ibos et les tribus d’Ogbekin, célèbrent aussi annuellement une fête d’expiation, qui donne lieu à deux sacrifices humains. L’un est accompli secrètement et doit laver les fautes du chef ; l’autre se fait publiquement et a pour but d’expier tous les crimes du peuple.

  1. Op. cit.