Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/213

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tion de la violation du traité qu’ils ont fait avec Sungi, père de Toffa, et que celui-ci n’a pas respecté. »

Le royaume de Porto-Novo est placé maintenant sous le protectorat de la France ; il faut espérer que les mœurs sont changées, autrement on serait en droit de se demander à quoi servirait de protéger de pareils monstres.

Il y a quelques années seulement, en 1882, la peste sévissait dans une tribu sauvage de ce royaume. Le roi demanda au féticheur s’il n’avait pas quelque moyen de dissiper le fléau :

« Les dieux ont soif de sang, lui répondit le féticheur ; choisis donc, dans cette tribu, la jeune fille la plus belle et la plus pure, puis fais-la écorcher toute vive. »

Et le conseil fut suivi !

Rien d’important n’a lieu sans qu’une divinité intervienne. Funérailles, déclaration de guerre, ne se font qu’après avoir consulté les féticheurs qui ordonnent d’abord de sacrifier cinquante, cent, deux cents victimes humaines.


    le dieu fétiche de la justice, Onsé, réclame de temps à autre les victimes que désignent les féticheurs pour assouvir leur vengeance ou celle de ceux qui les paient. (Voir au chapitre consacré à la Sorcellerie et aux Superstitions.)