Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/233

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

fois que nous entendons parler de cette hideuse et révoltante coutume. »

Schweinfurth passe des Mombouttous à leurs voisins les Nyams-Nyams :

« Les Nyams-Nyams ont été accusés de cannibalisme par tous les gens auxquels le fait de leur existence était connu. Le bien fondé de cette accusation serait hors de doute pour quiconque aurait pu s’assurer de la provenance de la majeure partie de ma collection de crânes. Mais une règle générale a toujours des exceptions, et des voyageurs aux pays des Nyams-Nyams, qui ont visité les territoires de Tembos et de Banzimbeh, situés à l’ouest de ma route, m’ont dit n’avoir point relevé la moindre preuve de cette coutume. Piaggia est resté fort longtemps dans ces mêmes districts, et ne vit jamais rien de semblable, sauf en une seule occasion, alors que les Nyams-Nyams étaient en guerre : un ennemi fut tué et son cadavre fut dévoré, mais par haine et par esprit de vengeance. Pour ma part, je peux citer des chefs, Ouando, par exemple, qui éprouvaient une répugnance indicible à l’idée de manger de la chair humaine. Et pourtant, passant leur vie à combattre, les occasions ne leur auraient pas manqué pour satisfaire cet odieux appétit. »