Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/235

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Cameron dénonce sans réserve les habitants du Manyéma :

« Ils ne mangent pas seulement, dit-il, les hommes tués dans les combats, mais ceux qui meurent de maladie. Ils font macérer leurs cadavres dans l’eau courante jusqu’à ce que les chairs soient presque putréfiées et les dévorent sans plus de préparation. Même procédé à l’égard des animaux, toute charogne leur fait pâture. »

Les Wadouas, riverains du lac Victoria Nyanza, ou Oukéréoué, sont aussi anthropophages.

Ce sont de fort beaux hommes, robustes, tous agriculteurs. Dans leurs campagnes, qui sont bien travaillées, ils cultivent en abondance le maïs, le mtama ou sorgho, la patate et le manioc ; ils n’ont pas d’arbres fruitiers et c’est à peine, si l’on peut, chez eux, se procurer quelques bananes. Ils n’ont pas d’esclaves. Le pays est partagé en districts, gouvernés par un mpuené ou grand chef.

Quand l’un d’eux meurt, on lui creuse une tombe et on enterre avec lui quelques femmes qui doivent le servir dans l’autre monde, puis on organise des danses, on fait de grands festins, on boit du sang humain dans des crânes et on se régale de chair humaine. Pareilles or-