Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/240

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furieux et se faisant le bourreau de l’innocent, l’étrangla sur-le-champ.

L’origine d’Oro remonterait aux Gambaris, provenant des bords du Niger, esclaves d’Abéokouta.

Lorsque les Egbas ont choisi un arbre pour théâtre nocturne des exploits d’Oro, l’opération doit être terminée avant le jour. Dans le cas contraire, ils reçoivent de la part des Ogboni (féticheurs) des coups de flèches jusqu’à ce qu’ils tombent au pied de l’arbre. S’ils respirent encore, on les achève, on fait disparaître toute trace de sang et on emporte leurs cadavres pour les pendre à quelque arbre, afin de faire croire qu’ils se sont eux-mêmes donné la mort.

Comme on le voit par la carte, les deux estuaires de Mondâh et du Gabon courent parallèlement du sud-est au nord-ouest, à faible distance l’un de l’autre ; l’espace intermédiaire est couvert de forêts impénétrables, coupé de bas-fonds marécageux, traversé par de nombreux torrents ; et les sentiers fréquentés par les noirs sont à peu près impraticables pour les blancs. Trois races ou tribus, différant entre elles de mœurs et de langage, se partagent le pays : les Mpongoués, ou Gabonais, qui habitent les deux rivières de l’estuaire du Gabon : les Bengas qui s’étendent de l’embou-