Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/260

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Le roi et les magiciens procèdent ensuite à une sorte de bénédiction du gros bétail et des menus troupeaux. Douze bœufs sont immolés l’un après l’autre. On dépèce les chairs, on enlève les entrailles des bêtes, qui restent déposées sur les douze peaux dans le kraal pendant l’espace d’un jour et d’une nuit. Ce sont les Esprits des ancêtres qui doivent choisir les premiers ce qui leur convient de ces généreuses oblations. Ce n’est que le lendemain que le peuple participera aux chairs des victimes immolées, et il sera très heureux de l’abstinence des Esprits qui n’y auront pas touché du tout.

Les Matabélés sont très mystérieux et très circonspects. Ils ne parlent guère de leurs coutumes aux étrangers ; et même, quand vous les interrogez à ce sujet, ils prennent la peine de vous dérouter, en se contredisant eux-mêmes.

Les sorciers de la région voisine d’Onitsa (rive gauche du Niger) entretiennent la coutume superstitieuse et odieuse de vouer à la mort tout enfant qui commence à marcher avant d’avoir des dents.

Les petits enfants et les femmes âgées sont les plus malheureuses des créatures au Niger.

Les nègres font servir leur superstition à l’assouvissement de leurs infâmes et cruelles passions.