Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/267

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« Onsé ne tue pas lui-même ; il déclare seulement la culpabilité !

« Le lendemain, le roi Toffa fit défendre aux blancs de sortir, de six heures du soir à six heures du matin.

« A la tombée de la nuit, nous entendîmes le son lugubre des tams-tams et des coups de fusil. Une troupe de féticheurs chanta ses refrains monotones devant le temple de Chango (dieu de la foudre). Une heure plus tard, le cortège se remit en marche, et sans s’arrêter devant la multitude de divinités secondaires qui hantent les places et les cases, il alla offrir ses hommages à Onsé et à l’Elegba qui a son temple en dehors de là ville. Cette dernière divinité est composée de morceaux de bois de diverses grandeurs, elle est recouverte d’un monceau de terre qui affecte la forme d’une pyramide.

Des lambeaux de tissus, tout noirs du sang des victimes, de la ferraille, des fragments de pots cassés, des ossements, des plumes de poule, des restes de peaux de chiens, de gros lézards qui s’efforcent d’attraper les nombreuses mouches, voilà tout ce qui se rencontre dans cette rotonde à l’air empesté par les sacrifices anciens et récents. Les noirs ne demandent jamais rien à ce dieu : l’apaiser, tel est l’unique