Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/322

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ques aptitudes spéciales, leur talent culinaire, par exemple.

Là encore est un des côtés affreux de l’esclavage !

On a tout pris à l’esclave : jeunesse et beauté aux femmes ; activité et force aux hommes ; puis, quand vient l’âge de la décrépitude, ces malheureux n’ont aucun droit au bien-être ; il ne leur reste qu’à subir de mauvais traitements ou à expirer sous la peine.

L’esclave que l’on expose à l’encan se croise avec le chameau, l’âne ou tout autre animal que l’on promène pareillement.

Khartoum a aussi la spécialité des eunuques.

C’est dans Khartoum, la blanche ville,
Que la cruauté lâche et vile
Prépare le troupeau servile
Des mutilés, des incomplets ;
Et si beaucoup d’enfants en meurent,
En dépit des mères qui pleurent,
Les riches ont ceux qui demeurent
Pour eunuques dans leurs palais !
(Bulbul.)

Cameron rencontra, à Kharyané, au sud de Kanyori, un Msahouahili, qu’il avait connu dans l’Ounyanyembé et qui venait pour faire du commerce. Il acheta une jeune esclave douze dotis et un enfant cinq ou six dotis.

Les indigènes arrivaient au camp, offrir non