Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/341

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Le National recevait, à peu près à la même époque, une longue lettre de Tunisie, lettre que M. Demailly résumait ainsi dans le Gaulois :

« Un indigène de la Manouba, détenteur de douze esclaves, pour punir une de ces malheureuses d’une tentative d’évasion, lui aurait crevé un œil et coupé les petits doigts des pieds.

« Saisi de ces faits, par un avocat de Tunis, le parquet aurait refusé de poursuivre, les esclaves et leur maître étant Tunisiens, et, comme tels, relevant exclusivement des tribunaux beylicaux ; enfin, les plaintes des esclaves ayant été soumises aux autorités tunisiennes, les choses en seraient restées là, le gouvernement du Bey ne daignant même plus répondre aux appels faits à sa justice par un avocat français. »

Depuis la publication de cet entrefilet, a paru le décret du Bey contre l’esclavage.

Ce décret n’est que le corollaire de l’article 37 du traité passé le 19 juillet 1875 entre l’Angleterre et le Bey, traité toujours en vigueur :

« Son Altesse s’engage à abolir à jamais l’esclavage dans la Régence et à faire les plus grands efforts pour découvrir et châtier quiconque dans la Régence y contreviendrait et agirait contrairement à ses prescriptions. »

Le Consul général d’Angleterre dut interve-