Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/343

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par suite du bruit que vous avez fait sur leur réclamation, sont encore prisonnières au consulat d’Angleterre, qui ne les relâchera que quand le Bey aura ratifié leur affranchissement ; or cet affranchissement, demandé le 18 novembre, est déjà effectif depuis le 27 décembre. Vous pensez bien que toutes les négresses, qui peuvent entendre raconter par quels risques et quelles lenteurs il faut passer pour arriver à la liberté, préfèrent rester où elles sont. Deux sont restées chez Mohammed Raouff, et si elles ont regretté un moment de n’avoir pas accepté la protection du consul, qu’elles prenaient pour un piège, elles se moquent maintenant de leurs compagnes, prisonnières du consul, qui semble bien vouloir les garder à son tour dans un nouvel esclavage. En réalité, le retard n’est causé que par la mauvaise volonté des fonctionnaires tunisiens du gouvernement, contrôlés seulement par un ou deux jeunes gens fort naïfs, et quelques étrangers. Mais l’Anglais saura bien prendre, sa revanche, et si c’est au profit des esclaves, il est probable que nous autres, Français, nous n’y gagnerons rien. »

L’Officiel Tunisien imprima, en réponse, la note suivante :

« Il a été publié récemment dans quelques journaux que des nègres ou négresses seraient