Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/366

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Une autre plaie misérable est celle du divorce. La doctrine protestante l’autorise en certains cas. Aussi, à Libéria, quand un homme est fatigué de sa femme, il la renvoie avec ses filles, garde les garçons et se remarie. De là, deux familles, c’est-à-dire désunion, haine acharnée, misère affreuse. Et c’est le cas d’un grand nombre !

« Le 26 juillet, jour anniversaire de la proclamation de l’indépendance de la République, il y a fête nationale. La réunion officielle se fait à l’église méthodiste, où l’on prononce un grand discours de circonstance, puis on mange, on s’amuse, on danse. Il y a même revue et exercice militaires. Pauvres soldats ! ils n’ont guère l’idée de la discipline. Les sergents sont obligés de les faire marcher et aligner à coups de plat de sabre.

Tout récemment encore, nous entendions tenir le propos suivant : « Les nègres ne sont pas des humains comme les autres, ce sont des brutes ! »

Certes s’ils sont quelque peu brutes, à qui la faute ? Si ce n’est aux Européens avec lesquels ils ont été en contact jusqu’à ces dernières années ! A ces Européens qui, au lieu de leur