Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/473

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terre garde le coté fertile, cultivable du lac, jusqu’à Say et Sokoto !

Que nos lecteurs consultent la carte de l’Afrique, ils verront que tout ce qui est au-dessus de la ligne (partant de Say sur le Niger et aboutissant au poste d’étape de caravane appelé Baroua, situé au nord-ouest et près du lac Tchad), constituant la limite française est blanc, parce que c’est le désert ! Il n’y a pas de cours d’eau, et, à l’exception de Sinder, marché important sur la lisière du Sahara, il ne s’y rencontre point de ville, ce n’est que sables et rochers.

Au-dessous de cette limite, les Anglais s’adjugent un pays couvert de villes et de rivières.

L’Angleterre reconnaît la zone de l’influence française sur les territoires qui relient l’Algérie et le Sénégal ! Mais avait-elle donc des droits dans cette région de l’Afrique, l’Angleterre ? Aucun. Elle a quelques intérêts sur le bas Niger, mais non sur le haut Niger qui nous a toujours appartenu.

Elle n’a pas élevé de prétentions au sujet des territoires Touareg, arrosés du sang des Flatters, Joubert, Journaux-Duperré, etc., même de missionnaires français ! Elle n’en a pas élevé davantage sur le Tombouctou, visité et exploré par des Français.