Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/50

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Nous avons vu des districts où chaque demeure était entourée d’une estacade et les habitants n’y étaient pas en sûreté.

« Ces rapts, d’abord partiels, amènent des représailles ; les bandes se forment ; la lutte grandit ; ce qui avait lieu de village à village se passe de tribu à tribu. Le parti le plus faible devient errant, se procure des armes, en vendant ses captifs, attaque les tribus paisibles et n’a plus d’autre emploi que d’approvisionner les marchés d’esclaves.

« Des bandes armées, conduites par des agents commerciaux appartenant à des Arabes ou à des Portugais, sont expédiées dans l’intérieur, avec de grandes quantités de mousquets, de munitions, de grains de verre et de cotonnade. Ces derniers articles servent, au début du voyage, à payer les frais de route et à faire des achats d’ivoire : mais il n’est pas une de ces caravanes qui n’ait accompagné les indigènes dans leurs razzias et qui n’ait attaqué une peuplade quelconque, avec l’intention d’y faire des captifs. Nous n’avons pas vu un seul exemple du contraire. Le fait est si commun qu’il en résulte une dépopulation effrayante !

« L’arc et les flèches ne tiennent pas contre

    refusaient souvent d’aller au bois ou à l’eau dans la crainte d’être enlevées. (Voyage en Abyssinie.)