Page:Un ancien diplomate.- L'esclavage en Afrique, 1890.djvu/93

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 79 —

Cana-Gouméé, 12 mai 1890.
Béhanzin Anhi Jeré à M. Carnot.

« Le roi Béhanzin Anhi Jeré le salue ! Les blancs sont pour le commerce, s’ils font la guerre, ce n’est pas bon ; qu’ils fassent la paix, qu’ils gardent bien la France et ne se laissent pas tromper.

« Quand on veut parler avec roi Dahomey envoyer un officier propre de sa maison. Ils sont amis depuis longtemps et le roi Dahomey a toujours très bien traité les blancs et Jean Bayol, comme il a fait, a fait mal.

« Kotonou lui appartient ; c’est Dieu qui le lui a donné et il ne peut pas laisser le territoire pour un autre, car cela lui ferait du mal : le donner l’écrasera et voilà pourquoi il ne veut pas donner son terrain.

« Ce sont les Français qui font le commerce sur toute la côte (Whydah, Godomé, Abomé-Kalavi, Kotonou), et ce sont eux qui font la guerre. Ce n’est pas juste.

« Arrangez la paix et laissez la question de terrain. À Kotonou, ils ont (les Français) la liberté de faire tout ce qu’ils veulent ; il l’a dit à M. Jean Bayol, mais c’est Toffa[1] qui est en cause et non M. Bayol.

  1. Roi de Porto-Novo.