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LE
DIXIESME LIVRE
DE LA SECONDE
Partie d’Astrée.


Quant à Leonide, elle marcha avec plus de diligence depuis qu’elle eust laissé Chrisante au temple de la Bonne Déesse, parce qu’elle desiroit de raconter à son oncle ce qui avoit esté fait pour Celadon. Et de fortune elle le rencontra sur une terrasse que quelques sicomores couvroient à l’entrée de la maison. Et d’autant qu’il s’estonna qu’elle fust venue de si bonne heure, elle luy dit le subject, dont il ne peut s’empescher de rire, voyant comme chacun estoit abusé. – J’ay pensé, continua la nymphe, que c’estoit un bon sujet pour retirer ce miserable berger de la vie qu’il faict ; car luy faisant cognoistre que sa bergere l’aime et le regrette, sans doute