Page:Uzanne - La Reliure moderne.djvu/143

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dans l’Hôtel de Vie jusqu’à ces dernières années qu’elle a été vendue à l’encan. Elle méritait. bien, étant une des premières et plus accomplies qu’aucun particulier se soit avisé de faire, de trouver, comme celle de M. de Thou, un acheteur qui en conservât le lustré. La plupart des curieux de Paris ont profité de ses débris. J’ai eu à ma part quelques volumes à qui rien ne manque, ni pour la bonté des éditions de ce temps-là, ni pour la beauté du papier et la propreté de la reliure. Il semble, à les voir, que les muses qui ont contribué à la composition du dedans se soient aussi appliquées à les approprier au dehors, tant il paraît d’art et d’esprit dans leurs ornements : ils sont tous dorés avec une délicatesse inconnue aux Doreurs d’aujourd’hui. Les compartiments sont peints de diverses couleurs, parfaitement bien dessinés et tous de différentes figures. Dans les cartouches se voient, d’un côté, en lettres d’or le titre du livre, et au-dessous ces mots qui marquent le caractère si honnête de M. Grolier : Jo. Grollierii et Amicorum, et de l’autre côté cette devise, témoignage sincère de sa piété : Portio mea Domine, sit in terra viventium.

« Le titre des livres se trouve aussi sur le . dos entre deux nerfs, comme cela se fait aujourd’hui ; d’où l’on peut conjecturer que l’on commençait dès lors à ne plus coucher les livres sur le plat dans les