Page:Uzanne - La Reliure moderne.djvu/150

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C’était, du reste, à qui travaillerait pour ce maître-amateur ; Geffroy Tory combinait pour lui avec sa sagacité de graveur, peintre, imprimeur et relieur, de très habiles entrelacs, des compartiments admirablement enchevêtrés avec toute la science géométrique qui était en lui, il composait des alphabets spéciaux de lettres antiques et peut-être même de jolis fers à sa marque.

Les Aldes imprimaient pour le trésorier-bibliophile des exemplaires uniques de tous leurs ouvrages sur superbe papier à amples marges ou sur vélin, et ils relevaient à son usage les lettrines ornées et les vignettes par de coquets frottis d’or ou de couleur.

Grolier, fixé à Paris depuis 1530 environ, s’était fait bâtir près la porte Bussy une maison désignée sous le nom d’Hôtel de Lyon. « Ce fut dans cet Hôtel de Lyon, dit M. Leroux de Lincy, qu’on vit pendant trente années consécutives cette merveilleuse bibliothèque que de Thou comparaît à celle de Pollion à Rome, et qui fut, on n’en peut douter, le rendez-vous de tous les savants français et étrangers de cette époque. Cette habitation devait être assez vaste pour contenir, avec un cabinet de médailles et d’objets d’art qui paraît avoir été considérable, une bibliothèque dans laquelle on comptait plus de trois mille volumes. Il ne faut pas oublier surtout (à l’encontre de l’opinion de Vigneul-Marville cité plus haut)