Page:Uzanne - La Reliure moderne.djvu/293

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chitectes. C’est lui qui dira à son relieur: « Ce que vous ferez sera bien fait…, mais ne me le gardez pas trop longtemps. » — Toute l’esthétique bibliopégistique de l’amateur simple est également dans cette phrase vaniteuse à ses collègues, lorsqu’il est question de la reliure des livres : « C’est Cuzin qui me relie, Maillard qui me dore, Champs qui fait mes demi, et Carayon qui me cartonne. » — Tel un ancien dandy du boulevard de Gand citait Staub, Hartmann et Dusautoy.

Un bibliophile qui a souci de l’intégrité de ses volumes ne se presse jamais de les vêtir avant le temps opportun ; l’expérience lui aura appris qu’un ouvrage est à jamais perdu lorsque la reliure est faite trop tôt après son apparition, — L’encre typographique demande à sécher et à s’imboire dans le papier, sans quoi, il y a maculage indélébile. — Un observateur n’a plus à apprendre que les papiers de Chine et du Japon sèchent presque aussitôt et qu’il n’y a pas péril à les confier tout de suite à l’ouvrier bibliopégiste, mais il n’ignore point non plus que l’impression sur vélin réclame au moins une année de stage dans sa brochure originelle, et que le papier de Hollande ou de fil, plus réfractaire encore à l’assimilation de l’encre, ne peut être livré en toute confiance au relieur que trois ou quatre années après l’impression. — Il y a bien les feuillets de décharge, mais n’en parlons pas.

Cette dernière partie du dix-neuvième siècle aura