Page:Uzanne - La Reliure moderne.djvu/31

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D’autre part, je dois avouer que je n’ai pris nul souci de faire concorder mon texte avec l’album des gravures qui l’interprètent au petit bonheur ; j’ai voulu, sur ce point, réserver mon indépendance, et bien que ces planches soient à mon goût, on jugera peut-être que j’ai eu raison. Enfin, pour mettre un terme à cette confession préventive, Je tomberai très ingénument d’accord avec mes détracteurs sur le peu de poids de mon travail, et je conviendrai, sans fausse honte, qu’après tous les gros plats qu’on nous a jusqu’ici servis sur la Reliure, ce volume n’est, à vrai dire, qu’un dessert soufflé, un tôt-fait à l’usage de quelques gourmets. J’eusse peut-être mieux agi en déclinant, avec plus d’obstination et de prud’homie, les offres de l’éditeur de ce recueil ; cependant, qui sait ?… l’esprit aussi a ses raisons, que le bon sens ignore, et Talleyrand n’a sans doute jamais été plus fin diplomate que le jour où il dictait cet avis suprême d’une si exquise philosophie sceptique : Défions-nous de notre premier mouvement… c’est toujours le bon.


Octave Uzanne

Paris 17 Septembre 1836