Page:Uzanne - La Reliure moderne.djvu/357

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extrême goût, et dont les dessous démentiraient absolument l’extérieur.

Il faut qu’en ouvrant un volume l’œil soit charmé, ravi, extasié par l’harmonie des tons, par les concordances des gardes avec la doublure et la dentelle même du livre habillé. Généralement cela n’est pas : les gardes de soie, de moire et de satin sont le plus souvent d’une couleur crue, d’une fabrication vulgaire, d’une apparence canaille qui jure tout à fait avec l’ensemble du volume. Cela vient de ce que le relieur le plus habile en son métier ne saisit pas toujours les lois de la délicatesse et de l’harmonie, et que son œil n’a point l’éducation artistique voulue, pour chercher et assortir les gardes. Je conseillerai donc ; tous les amateurs soucieux de posséder une reliure pleine, parfaite en tous points, de ne s’en référer qu’à eux-mêmes du choix des étoffes et papiers , destinés à doubler les habits de leurs volumes.

C’est là une grosse question, car il s’agit de prosrire inexorablement toute la papeterie et la soierie ordinaire qui forment les stocks de magasin de MM. les relieurs. Avant de faire habiller un livre, un bibliophile doit avoir réuni toutes les pièces qui concourront à son costume, et, après s’être fait représenter diverses peaux de maroquin et avoir choisi une nuance qui convient à son goût et à ses projets, après désignation du dessin des plats, des petits fers et de la dentelle