Page:Uzanne - La Reliure moderne.djvu/367

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et de trouver des sujets capables de s’harmoniser avec quoi que ce soit. L’Angleterre, très ingénieuse aussi dans ses fabrications, procure à l’amateur des papiers imitant le cuir, le maroquin, le parchemin, le bois, l’écaille, les plaques de bronze et les tablettes d’ivoire, tandis que la France dissimule chez ses marchands d’articles de Paris d’innombrables fantaisies réellement très heureuses ; papiers à l’imitation des soies les plus fines et les plus riches, papiers cuivre, papiers platine, papiers d’argent ciselé, papiers de porcelaine, que sais-je encore ? — Tout trouve son emploi dans la décoration des beaux livres, mieux que ces tant vilains papiers peigne dont on nous crève la vue sans trêve, sous prétexte d’une tradition vieillotte et imbécile.

À l’étranger, sous bien des points de vue, on est moins routinier qu’en France, et sans vouloir porter atteinte à l’incontestable supériorité de notre Reliure française, je ne dois pas craindre de dire qu’on commence à faire de délicieuses reliures pleines en Angleterre, en Amérique, en Allemagne, en Autriche et même en Belgique. — L’Angleterre a compté en ce siècle d’excellents relieurs qui ont laissé de nobles travaux d’une exécution remarquable : Clarke, Lewis, Hering, Holloway, Leighton, Hodge, Austin, Payre, William, Bedford (un fameux celui-là) et Rivière ont fait des élèves qui marchent avec succès sur leurs traces. J’ai