Ce paysage en deuil me fascine pourtant
Par sa mystérieuse et sereine harmonie ;
Mon âme en l’écoutant
Sent sa peine infinie
Se perdre dans la paix divine qu’elle attend.
S’ils ont passé les jours de joie et de jeunesse,
N’est-il dans ce tableau plein de charme subtil
Rien que je reconnaisse ?
Ô mon cœur, se peut-il
Que de tout mon trésor perdu rien ne renaisse ?
Ne reviendrez-vous pas enfin, heureux instants
Avec tous vos attraits, vos voix et vos visages ?
Je regarde, j’entends
Des signes, des messages…
Chaque pas de l’hiver ramène le printemps.
Déjà les bourgeons clos bercent, tendre mystère,
Toutes les fleurs qu’Avril répandra dans l’azur ;
La mort est éphémère ;
Le renouveau futur
Mystérieusement germe déjà sous terre.
Les golfes gracieux ont gardé leurs contours,
La lumière et les monts leur splendeur immortelle ;
Malgré les deuils trop lourds,
Toi, mon âme fidèle,
Tu gardes à jamais tes célestes amours.