Page:Véga - Les présences invisibles, 1932.djvu/75

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graines, mais seul le bon terrain les reçoit, les cœurs ouverts les recueillent ; seules, les brebis du bon Berger entendent sa voix : « Elles le suivent, elles le connaissent, il les connaît et leur donne la vie éternelle. » (Jean, x, 27, 28.) Car entre lui et ces pauvres créatures, s’est formé le lien tout-puissant, la chaîne intime et profonde de l’amour.

Elles reconnaissent leur Sauveur comme le tout petit enfant la mère qui l’a nourri de son sang et de son lait, qui l’environne de sa vigilante tendresse. Aussi Jésus au moment de mourir dit-il à ses faibles disciples : « Je ne vous laisserai pas orphelins, je viendrai à vous. » (Jean, xiv, 18.) Doucement et comme maternellement, il leur explique que son amour est plus fort que la mort et qu’entre lui et eux, la séparation qui va s’accomplir ne sera qu’apparente : « Encore un peu de temps, le monde ne me verra plus, mais vous me verrez parce que je vis, et que vous vivrez aussi. » (Jean, xiv, 19.) Et lorsque l’un d’eux l’interroge : « Seigneur d’où vient que tu te feras connaître à nous et non pas au monde ? » Jésus lui répond qu’il ne se révèle qu’à ceux dont il est aimé. En effet, l’Amour