Page:Véron - Mémoires d’un bourgeois de Paris, tome 1.djvu/170

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belles-lettres de l’Institut, lit un rapport que l’empereur avait demandé sur l’état de la littérature, depuis la fin du dix-huitième siècle et depuis le commencement du dix-neuvième : Dans les ordres de Votre Majesté, dit Chénier, nous osons voir avec une respectueuse assurance la preuve du plus vif intérêt dont elle a toujours honoré les lettres, la garantie de sa protection constante, le signal de ses nouveaux bienfaits.

Dans ce rapport, Chénier jette d’abord un coup d’œil sur les sciences philosophiques ; il loue l’école de Port-Royal ; il loue Condillac, Domergue, Sicard, Marmontel, de Gérando, de Tracy et Cabanis.

Chénier étudie ensuite les progrès de la science des devoirs de l’homme, de la morale. Dans cette étude, les Mémoires que Marmontel a légués à ses enfants sont un peu à la légère, ce me semble, comparés aux préceptes de Cicéron, mêlés à la sagesse évangélique.

Résumant les écrits politiques et les travaux de législation, Chénier loue, comme un habile dialecticien, M. Sieyès ; comme un écrivain célèbre en plus d’un genre, le prince architrésorier de l’empire ; puis Rœderer, Dupont de Nemours, Barbé-Marbois, Jean-Baptiste Say, Ganilli, Perreau, Pastoret et Lacretelle aîné.

Dans l’éloquence de la chaire, dit Chénier, M. le cardinal Maury donne d’excellents préceptes, après avoir donné d’éclatants exemples.

Dans la critique littéraire, plusieurs écrivains nous offrent des études approfondies, des commentaires judicieux sur nos grands classiques ; M. Cailhava, sur Mo-