Page:Véron - Mémoires d’un bourgeois de Paris, tome 1.djvu/173

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tiennent que des éloges dans le rapport de l’Institut ; Millevoye et Victorin Fabre venaient de remporter deux années de suite le prix de poésie à l’Académie française.

Ici se présente aux regards de Votre Majesté, dit Chénier, la poésie dramatique. Ce cortége de la poésie dramatique est représenté par Ducis, par Arnault, auteur de Marius ; par Legouvé, auteur de la Mort d’Abel ; par Lemercier, auteur d’Agamemnon ; par Raynouard, auteur des Templiers ; par Baour-Lormian, auteur de Joseph ; par de Murville, auteur d’Abelasis ; et enfin par Chénier lui-même, auteur de la tragédie de Fénelon.

Le cortége de la comédie est représenté par Laujon, par François, par Fabre d’Églantine et Colin d’Harleville, par Andrieux, Picard et Roger.

Enfin, dans le drame, genre défectueux, mais susceptible de beautés, dit Chénier, Beaumarchais, Monvel et Bouilli occupent la première place. Comme auteurs de poëmes d’opéras, on cite Guillard et Hoffman, Esménard et Jouy ; comme auteurs de poëmes d’opéras-comiques, on cite encore Hoffman, Monvel, Marsollier et Duval.

L’art d’écrire, dit Chénier à l’empereur en achevant ce vaste tableau, refleurira sous vos auspices ; il sera guidé par vous en des routes certaines ; autour de vous brilleront encore les talents ranimés à votre voix ; le génie naîtra lui-même appelé par le génie, et tous les germes de gloire appartiendront au siècle de Votre Majesté.

L’empereur répondit en ces termes au rapport écrit et lu par Chénier :