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qu’elle met dans votre amour pour la patrie et dans votre sagesse.

Le commandant en chef des armées alliées,
Signé : Maréchal prince de Schwartzenberg.


Le 2 avril 1814, le Moniteur publia la déclaration suivante :


DÉCLARATION.


Les armées des puissances alliées ont occupé la capitale de la France ; les souverains alliés accueillent le vœu de la nation française.

Ils déclarent :

Que si les conditions de la paix devaient renfermer de plus fortes garanties lorsqu’il s’agissait d’enchaîner l’ambition de Bonaparte, elles doivent être plus favorables, lorsque, par un retour vers un gouvernement sage, la France elle-même offrira l’assurance de ce repos.

Les souverains alliés proclament en conséquence :

Qu’ils ne traiteront plus avec Napoléon Bonaparte, ni avec aucun membre de sa famille ;

Qu’ils respectent l’intégrité de l’ancienne France telle qu’elle a existé sous ses rois légitimes ; ils peuvent même faire plus, parce qu’ils professent toujours le principe que, pour le bonheur de l’Europe, il faut que la France soit grande et forte ;

Qu’ils reconnaîtront et garantiront la constitution que la nation française se donnera. Ils invitent par conséquent le sénat à désigner un gouvernement provisoire qui puisse pourvoir aux besoins de l’administration, et préparer la constitution qui conviendra au peuple français.

Les intentions que je viens d’exprimer me sont communes avec toutes les puissances alliées.

Signé : Alexandre.


Cette déclaration fut rédigée le 31 mars, à l’hôtel Talleyrand, en présence de M. de Nesselrode, du duc