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d’hommes ce que Rossini avait écrit pour des voix de femmes.

Le Stabat Mater fut, depuis, exécuté au Théâtre-Italien de Paris avec le plus éclatant succès. La lettre suivante de Rossini à son ami Valdès, aimable et spirituel Espagnol qui s’est fait Parisien, témoigne de tout l’intérêt et de toute l’importance que Rossini attachait à cette composition.


« Mon cher ami,

»… J’ai reçu votre dernière lettre et celle de ces messieurs de la municipalité ; mais Tressini étant parti pour Madrid, rien n’a pu se conclure. Je suis très-fâché que l’engagement de Rubini n’ait pas pu s’arranger, certain que je suis que cet artiste aurait fait fureur dans la belle Madrid.

» Le nouvel ambassadeur de France s’est chargé de remettre le Stabat Mater au commissaire de la Crusada. J’aimerais à être informé par votre prompte réponse si on l’a exécuté et si on l’a trouvé bon ou mauvais. Enfin, donnez-m’en des nouvelles ; à vrai dire, il m’a coûté beaucoup de peines, surtout pour l’accompagnement, qui est en dehors de mes habitudes. J’attends de vos lettres ; dites à ces messieurs de la mairie que je ne leur réponds pas, n’ayant rien d’important à leur communiquer, mais qu’ils peuvent, comme vous, disposer de moi.

 » Rossini.
 » Bordeaux, ce 18 août 1832. »