Page:Vadé - Œuvres de Vadé, précédées d'une notice sur la vie et les oeuvres de Vadé - 1875.djvu/111

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chanson que d’celle que vous envoyîtes à vot bian-aimée qui devenait d’un d’vot amis qu’est cheux un bureau d’la barrière des Invalides, et qui en mangerait quatre comme vous… J’ons bian autant d’apetit qu’ly, et si j’n’mangeons pas dans l’même plat. Quoiqu’vous n’soyez qu’un guernouyeux j’savons qu’vous avez plus d’inspériance dans la vérité qu’non pas un habil homme. Vos lettres sont gentilles à manger par où j’nous doutons qu’vous avez encor plus d’esprit que d’mérite, et marque d’çà c’est qu’j’vous envoyons not chanson qu’j’avons écrite comme par exprès pour vous ; j’voudrions bian qu’en r’lachant vot bachot d’not bord j’puissions vous racueillir tous deux avec maneselle Louison, pour à celle fin de la fester par ensemble ; ça frait un quatribor d’amiqué ; et pis j’nous arrangerions pour vous faire avoir à bonne mesure queuques articles de ce que j’allons vous détailler. J’les avons fait treiller dans l’inventaire de ce qui ne s’est pas trouvé dans un grand petit navir de Siam poussé par la tempête dans la rivière des Gobelins, qui est venu échouer contre un tas de fumier à not porte au biau mittant d’not cour. Par l’examen que j’en ont fait aveuc Nanette Dupuy en buvant l’rogome au cimetière Saint-Jean, j’ons remarqué qu’biaucoup d’articles de st’inventaire font partie de stila d’nos commères d’la Halle. J’vous en envoyerons un extrait pour à celle fin d’en bailler la communiquance à not joyeux Charbonnier d’la foire, qui comme oratorien des harangères et d’nos camarades, ayant fiché dans l’idée d’sa mémoire toute l’inloquence de leur parlementage, en a fait un Déjeuné d’la Râpée[1], dont M. le public de Paris a bian voulu payer les

  1. Le Déjeuné de la Râpée, ou Discours des Halles et des Ports, par M. de l’Écluse.