Page:Vadé - Œuvres de Vadé, précédées d'une notice sur la vie et les oeuvres de Vadé - 1875.djvu/130

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Dont les bigots baisent la portraiture,
En leur honneur vous emplissent leurs troncs,
Qui pour jamais dans la caverne obscure
De Satanas, gisant sur les charbons,
Auraient besoin d’onguent pour la brûlure,
Au lieu d’encens qu’en vain nous leur offrons.
Mais dira-t-on, la colère divine
Pour les juger y regarde à deux fois ;
Un être issu d’une illustre origine,
N’est pas traité de même qu’un bourgeois ;
À plus d’égard le haut rang doit s’attendre,
Voulez-vous donc que la charmante Iris,
Au tein de Flore, au regard vif et tendre,
Riche, bien faite, enchaînant tout Paris,
Le goût formé sur les meilleurs écrits,
Donnant le ton, dictant de doux oracles.
Au second acte arrivant aux spectacles,
Le front chargé de diamants de prix.
D’un grand panier obombrant une loge,
Laissant le soin au Parterre surpris,
D’interpréter un dédaigneux souris
Qu’un fat remarque et prend pour son éloge,
Voulez-vous, dis-je, enfin qu’un tel objet
Avec Margot soit mis en parallèle,
Et risque un jour de subir ainsi qu’elle
Cet examen que suit un juste arrêt ?
Margot ? Margot n’est qu’une péronelle.
Mangeant gaiement son pain bis et son lait ;
Dans son hameau, loin du ton du beau monde ;
Cette pécore aux pieds durs, au teint noir,
Qui lourdement chaque Dimanche au soir,