Page:Vadé - Œuvres de Vadé, précédées d'une notice sur la vie et les oeuvres de Vadé - 1875.djvu/132

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Aux Cieux un jour déplaceront les Anges ;
À leurs fredons l’Éternel a commis
Le soin brillant de chanter ses louanges ;
À tant de gloire ils seront seuls admis ;
Telle du rang est la prérogative.
Mais pour Margot, créature chétive,
Et ses pareils. Monsieur de Lucifer
Doit les rôtir : c’est là-bas qu’est leur place.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Or quant à moi, s’il faut être sauvé

Comme les Grands, en marchant sur leur trace.
Je n’en suis plus, grand merci d’un tel lot
Non sum dignus. Dieu me fasse la grâce
D’être à jamais damné comme Margot.

IV

À MONSIEUR S***.

Être l’objet d’une agréable Épitre
Me flatte plus que faveur de la Cour ;
L’un dans le cœur prend sa source et son titre.
L’autre s’obtient par brigue, par détour :
Mais, cher ami, je laisse ce chapitre
Pour te parler sans finesse et sans fard
De ton ouvrage où je suis pour ma part.
À gens de goût j’en ai fait la lecture ;
Les mœurs, l’esprit, la raison, la nature
Semblent d’accord pour te fournir les traits
Dont tu te sers pour frapper tes portraits.
Des faux plaisirs la dangereuse amorce,