Page:Vadé - Œuvres de Vadé, précédées d'une notice sur la vie et les oeuvres de Vadé - 1875.djvu/142

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Qui de poussière et de honte couvert,
Le releva, non sans dommage :
Lors rendu sage à ses dépens
Il conclut qu’en fait de talens,
De loi, de coutume et d’usage,
Il ne faut point forcer les gens.


V

LE SINGE, LE LAPIN ET LE MOUTON.

 
Le bon cœur à l’esprit fut toujours préférable,
L’un a nombre d’amis, et l’autre presque point :
Quand l’esprit au bon cœur se joint
C’est encor mieux, on en est plus aimable.
Maître Bertrand, singe adroit et malin,
Singe à bons mots, fit un jour connaissance
Avec Robin mouton, ami de Jean Lapin.
Les voilà donc tous trois en bonne intelligence.
De son métier, Bertrand drôle de corps,
Les faisait étouffer de rire.
Et devant lui les plus retors
Admiraient, et n’osaient rien dire.
C’était un petit Despréaux,
Il avait fait une satire,
Contre de certains animaux
Qui se croyaient bien fins et n’étaient que des sots.
Écoutez, je vais vous la lire,
Leur dit-il, en s’applaudissant.
On écoute… Après la lecture,
— Comment la trouvez-vous ?… — Cela n’est pas plaisant,