Page:Vadé - Œuvres de Vadé, précédées d'une notice sur la vie et les oeuvres de Vadé - 1875.djvu/22

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

III

Hélas ! le malheureux Vadé ne devait pas jouir longtemps de la pension que venait de lui octroyer la munificence de Louis XV. L’Impromptu du cœur devait être la dernière de ses pièces qu’il lui serait donné de voir représenter.

Au mois de juin 1757, un abcès à la vessie le mettait dans la nécessité de subir une douloureuse opération qu’il supporta avec beaucoup de courage et qui permit d’espérer un prompt rétablissement. Malheureusement une hémorrhagie imprévue se déclara et l’emporta le 4 juillet, à l’âge de trente-sept ans et demi.

Consultons encore à propos de cette mort le Journal de Collé. Voici les deux pages de nécrologie qu’il consacre au poëte populaire :

« Le 12 ou le 13 de ce mois (erreur de date évidente), mourut le pauvre Vadé dans des souffrances affreuses, après avoir essuyé, quinze jours avant, l’opération la plus douloureuse. J’ai déjà parlé plusieurs fois de lui dans ce Journal ; sa mort m’a fait une peine infinie. Il avait le cœur honnête, et était désintéressé au point d’avoir sacrifié à l’établissement d’une partie de sa famille ce qu’il avait retiré de ses ouvrages, et de n’avoir rien placé pour lui. Ce garçon était d’un commerce doux